Tu dis ? Un Amour pour la Vie ?



Dis-moi, te souviens-tu du jour où nous étions perdus au milieu de cet océan, éclaboussés par les vagues déchainées ? Avec ce sentiment désespéré qui nous donnait pour indice que jamais rien ne pourrait nous sortir de là, nous sauver des vagues qui voulaient nous engloutir.
L'envie d'être avec toi s'estompait, pourtant nous nous protégions de tous dangers. Mais peu à peu, nos coeurs se noyaient.

Le pire moment était arrivé. Tu faisais enfin ressortir ta colère et mon anxiété se confirmait. Nous succombions désormais à cette eau qui nous pesait car plus rien ne nous retenait même plus notre Amour que je croyais puissant face à chaque tempête.
Je m'y attendais, je m'en doutais, mais pourquoi l'atroce barrière d'eau est-elle venue nous séparer si tôt ? Nous voulions retourner à la surface dans l'espoir de respirer à nouveau le même air. Puis, avec tristesse, je sentis ta main lacher la mienne. J'eus pourtant un sentiment étrange mais plutôt agréable car l'abîme qui nous éloignait de plus en plus me réchauffait le coeur et me faisait oublier la froideur de nos sentiments ainsi que l'eau glaciale qui nous étranglait.

Au bout d'un temps, je ne pouvais plus t'apercevoir, je tombais encore et l'eau qui m'entourait ne me faisait plus aucun effet. Ma vue devint trouble et je ne pouvais plus faire la différence entre mes larmes et l'eau salée qui entrait dans mes yeux meurtris. Meurtris ? Mais par quoi ? Par ton absence ou par le fait d'être seule au milieu de tellement de vie ?
Je n'étais plus consciente de rien, je ne me préoccupais plus de aucuns détails, seule une pensée restait omniprésente dans mon esprit. Toi. J'étais angoissée à l'idée d'être loin de tes bras à présent. Mais j'avais peur d'être la seule à ressentir cela. J'avais peur de toi même si tu avais disparu dans ce gouffre.

Le moment de s'écraser au fond était arrivé, je me sentais trahie par la vie, rejetée par le ciel, insatisfaite. Mais qui aimerait mourir ainsi ? Dis-moi qui ?
Je sentais la gravité me ratrapper, le sol s'approcher de plus en plus rapidement. Je n'osais regarder autour de moi pourtant je savais que le fond de l'océan n'était qu'à quelques centimètres de mon corps et surtout l'eau n'éteignait pas le feu qui consumait mon coeur.
Mais, je sentis une douceur familière serrer ma main et même sous cette eau je reconnaissais la tienne comme si, en dehors de ce liquide qui nous écrasait, une goutte d'eau ou de la pluie se traçait un chemin sur ma peau. Cette sensation était tellement réconfortante, apaisante et enfin mon coeur cessa de bruler.
J'avais l'impression qu'une éternité s'était écoulée entre le moment où tu es revenu à mes cotés et le moment de l'insupportable coup que j'avais eu sur la nuque. Mais l'abominable douleur qui traversait mon corps n'était rien comparer à ce que mon coeur me faisait subir. Un tel changement ! Non, rien de mal, juste l'envie soudaine de vouloir rester à jamais dans tes bras.
Le ciel qui m'avait jusque là rejeté, absorba tout ce qui nous entourait et nous laissa tout les deux errer main dans la main dans l'azur.

Moi, je m'en souviens car je sais que le vent n'arrivera jamais à emporter notre histoire, notre Amour.



 

 



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