Enfermée dans nos souvenirs



Jeter de la tour la plus haute, toutes les photos de nous deux qui restaient encore et qui me rappelaient à chaque instant ce que l'on n'est plus à présent. Je les ai lancé mais sans les déchirer et je les regarde tomber, tourbillonner en me penchant. Mais je me penchais trop, parce que maintenant je tombe avec nos photos et je prend le temps de les regarder à nouveau. Et je nous y vois, joyeux, amusés, attachés, satisfaits, doux, protecteurs, souriant, confiants et pleins d'espoirs. Le contraire de ces derniers temps, j'ai du mal à me rappeler de la joie de ces moments. Je me souviens de nous étant soucieux, dégoûtes, déprimés, fâchés, désagréable, hypocrites, prétentieux.

Et je tombe encore en fixant les photos l'une après l'autre et en essayant de me rappeler de ces moments magiques qu'on passait ensemble, ces moments cachés par notre lâcheté. A force j'ai l'impression d'être un de ces morceaux de papiers que le vent fait tourbillonner, qui hésite dans sa chute, qui ne sait pas où aller. Emporter par le vent ou tomber, m'écraser.

Et quand je pense à nous deux, l'affreuse odeur salée des larmes revient, ces larmes que je mettais tellement souvent de coté pour oublier quand nous étions nous deux, quand nous étions heureux. Pour t'oublier, pour nous oublier. Ces larmes misent de coté qui me permettaient peut-être de te fuir. Mais rien n'y fait, rien ne change.

Je chute encore. Mais je ne vis plus la scène, je me vois tomber. Je suis enfermée dans l'une de ces photos avec toi, cette photo qui tourbillonne vers le ciel et non vers le sol. Je ne pense pas être prisonnière dans mes souvenirs mais je me rend compte que je refuse de t'oublier, de nous oublier. 
Quitte à rester coincer là avec toi. Et alors ? Temps que c'est avec toi.


 

 



Créer un site
Créer un site