« Comme dans ses rêves »



Maia avait dit à Antonio qu’elle aimait la neige, qu’elle attendait avec impatience le premier flocon de neige. Il avait bien enregistré sa demande et dès qu’il avait vu qu’il neigeait il l’emmena dehors. Le jeune garçon ne lui avait pas lâché sa main. Maia se sentait mieux qu’avant. Elle n’osait pas bouger, elle ne savait pas quoi faire. Elle l’aimait c’était clair, mais lui ? Elle le connaissait à peine mais elle l’aimait. Son cœur battait aussi vite qu’une fusée allant vers une étoile. Son étoile, c’était Antonio. Elle devait lui dire mais elle avait peur. Comment lui annoncer ? Et quels étaient les sentiments de Gaby envers Antonio ? Maia ne voulait pas lui faire du mal mais elle avait toujours fait passer Gaby avant elle. Un jour, les deux amies avaient passé une audition pour un rôle au théâtre du lycée, pour le même rôle. C’était Maia qui avait eu le rôle mais Gaby avait fait un crise alors son amie avait abandonné pour lui laisser la place et ce n’était pas la seule fois. Elles ne s’étaient jamais battu pour un garçon mais cette fois Maia ne voulait pas laisser sa place.

Maia vit que Gaby regardait par la fenêtre alors elle lâcha la main d’Antonio. Mais ce dernier la reprit et cette fois ci, elle la garda. Il neigeait et elle aimait ca, elle voulait profiter de ce moment même si elle se sentait mal pour son amie. Ce qu’elle voulait éviter le plus, c’était de lui faire de la peine. «_ Moi aussi j’aime beaucoup la neige, c’est froid mais c’est doux à la fois et c’est pourquoi j’aime quand un flocon frôle ma peau, dit Antonio à voix basse.

_ Tu sais que tu pourrais en faire une chanson ? Répondit Maia en souriant. » Antonio ne répondit pas, il tourna sa tête vers son amie et la regarda dans la yeux. Maia aimait beaucoup les yeux d’Antonio, de grands yeux bruns qui restait toujours pétillant. Ces yeux qui donnaient des frissons à Maia, ces yeux qui feraient sourire n’importe qui. Elle ne savait pas quoi lui dire, mais ce n’était pas grave car rester avec lui, lui suffisait

pour être joyeuse. Elle ne se rendait pas compte de ce qu’elle allait faire. Elle s’approcha doucement de la bouche d’Antonio en fermant les yeux, lui aussi, comme si il s’y attendait. Elle posa ses lèvres sur les siennes, elles étaient douce et humide. C’était comme dans ses rêves, le premier garçon qu’elle avait embrassé, quand il neige. Elle ne pensait à rien d’autre que son baiser avec Antonio, elle avait même oublié Gaby. Il mit ses bras autour du bassin de Maia et l’embrassa encore. Elle mis ses bras autour de la nuque d’Antonio et l’embrassa encore.

Ils étaient restés quarante minutes dehors et quand ils recentrèrent dans la maison d’Antonio, ils se tenaient par la main. Tout le monde comprit qu’ils étaient ensemble. Maia se dirigea seule vers Gaby et Joyce, elles étaient dans une pièce un peu plus calme de la maison. Elles n’avaient pas vu Maia : « _ Gaby ne soit pas heureuse pour Maia, elle a dit des choses vraiment méchante sur toi à Antonio. C’est bien pour ca qu’il l’a choisit.

_ Mais non, elle a dit quoi ? Demanda Gaby la gorge nouée.
_ Ce n’est pas important, répondit-elle tout en caressant la tête de son amie pour la consoler.
_ Pardon ? Intervint Maia, Gaby ne l’écoute pas je n’ai rien dit de méchant et je ne veux surtout pas te perdre. Joyce reprit immédiatement en tirant son amie hors de la pièce.
_ Toute façon tu as toujours été jalouse d’elle. Viens on y va Gaby. »
Maia pleurait. Pourquoi Joyce mentait ? Elle lui faisait tant de mal. Elle voulait sa meilleure amie pour lui raconter comment ca c’était passé avec Antonio. Elle n’avait pas beaucoup d’amis parce que les filles étaient jalouse d’elle. Gaby était la seule personne à qui elle pouvait se confier. Et Joyce … elle pensait s’entendre bien avec elle jusqu’à ce qu’elle l’avait trahi. Maia s’enferma dans les toilettes pour pleurer encore plus. Elle voulait hurler. « Hear me, I'm cryin' out, I'm ready now
Turn my world up side down, Find me
I'm lost inside the crowd
It's getting loud, I need you to see ».
C’était la musique qui était en train de passer, Hear Me de Kelly Clarkson. Gaby et Maia aimait beaucoup cette musique et sur le coup c’est complètement ce qu’elle ressentait. « Entends-moi, je pleure fort. Je suis prête maintenant. Tournes mon monde à l’envers. Trouves-moi je suis perdu à l’intérieur de la foule. J’ai besoin de te voir. Je crie pour toi. »
Cette musique lui faisait encore plus mal.

 


 

La semaine précédent la fête, Antonio et Maia avaient travaillé une musique et aujourd’hui il devait venir chez sa petite amie pour l’enregistrer. Son beau-père étant photographe, il avait beaucoup d’appareils photos mais aussi des caméras. Et c’est avec une de ces nombreuses caméras qu’ils décidèrent d’enregistrer la musique. Maia joua d’abord sans chanter : Do Fa Fa Mi Do Fa. Quand elle fut entrainée dans la musique elle ferma les yeux tout en caressant les touches de sont piano blanc. Puis le deuxième enregistrement se fit quand elle chantait : « C’est un hiver étrange pour moi, ce n’est pas comme hier. Où est hier ? Où est le jour où nous étions innocent ? ».

Cela faisait déjà plusieurs fois qu’Antonio venait chez Maia. Ils s’entendaient vraiment bien et ne s’étaient jamais vraiment disputés (mis à part sur les paroles de la musique mais Maia avait eu le dernier mot). Ils pouvaient rester des heures couchés sur le lit à s’enlacer et s’embrasser sans jamais s’ennuyer. Mais Maia pensait souvent à Gaby. Elle se demandait si elle allait bien mais elle n’osait plus aller lui parler. Elle avait peur que sa meilleure amie la déteste à cause de Joyce. Et à chaque fois qu’elle voulait aller parler à son amie, l’autre hypocrite était dans les parages pour lui raconter n’importe quoi. Joyce les avait séparé, c’était clair.
« _ J’ai une grande nouvelle, dit Antonio à Maia en courant vers elle au lycée, on va chanter plusieurs de nos chansons à la fête de noël !
_ Mais c’est déjà la semaine prochaine ! Répondit-elle étonnée. »
Antonio s’en fichait que c’était déjà la semaine prochaine, il était heureux et ca se voyait car ses yeux pétillaient encore plus que d’habitude. Ils devaient se préparer à ce concert qui se rapprochait à grand pas. Ils se voyaient aussi souvent qu’ils pouvaient pour s’entrainer et préparer plusieurs de leurs chansons, la plupart écrite par Maia qui avait un réel talent.

 




 

La veille de la représentation, Maia voulait rentrer à pied pour se changer les idées. Elle commençait à avoir peur. Elle voulait que ce ca soit parfait. Antonio et elle avait répéter des heures pendant toute la semaine. Elle se sentait bien quand elle marchait seule quelques minutes avant le coucher du soleil. Mais ce jour là n’était pas comme les autres. Il était plus inquiétant car quelqu’un la suivait depuis un moment, elle ne le connaissait pas. Maia faisait mine d’être au téléphone et s’inventait une conversation « Oui, moi aussi je suis pressée d’être à demain. Ca va être génial et j’ai hâte de chanter devant les autres. ». L’inconnu se rapprochait de plus en plus, il était grand et brun mais Maia n’avait rien remarqué, elle ne voulait pas se retourner pour voir à quoi il ressemblait, elle avait juste vu qu’il la suivait grâce à l’écran de son Ipod. Elle ne voulait surtout pas lui faire face et elle paniquait de plus en plus. Elle couru tout en composant le numéro de son beau-père pour qu’il vienne la chercher et pour le prévenir que quelqu’un la suivait : « J’arrive tout de suite ! » avait-il dit. Mais pour Maia les secondes devenaient une éternité parce que l’homme courra vers elle. Qu’est-ce qui lui voulait ? Pourtant l’homme abandonna très vite sa course. En se retournant Maia vit qu’il appelait quelqu’un mais elle ne s’arrêta pas et continua son chemin.

Quand elle vit que l’homme était très loin d’elle, elle s’arrêta de courir et marcha mais à vive allure. Elle avait très peur et elle se demandait pourquoi il l’avait suivis. Mais ce n’était pas fini, une personne sur un scooter l’attrapa par le sac et la traina sur le sol. Maia hurlait. Mais le supplice continua. L’inconnu sur le scooter la traina jusqu’à la plage déserte jusqu’à arriver devant l’eau où il(ou elle ?) la poussa dans l’eau pour enfin la laisser. Mais Maia était une bonne actrice. Elle se leva avec du mal quand elle n’entendait plus le scooter. Elle avait eu de la chance, elle pouvait encore bouger. Elle saignait à l’arcade et à la tête et avait en plus quelques égratignures sur le corps. Mais elle pleurait. Elle pleurait de peur. Elle appela à nouveau son beau-père pour lui dire où elle se trouvait.

Tristan emmena Maia à l’hôpital pour soigner ses quelques blessures. Elle pleurait encore et son beau-père ne savait pas quoi faire. Il ne l’avait jamais vu comme ca. Ces blessures n’étaient pas très grave et ils rentrèrent chez eux dès qu’elles furent recousu. Maia était encore effrayée. Mais ca n’allait pas l’empêcher d’assurer le concert du lendemain.
Sa mère était inquiète car il était déjà tard quand Tristan et Maia arrivèrent à la maison. Estelle prit sa fille dans ses bras tout en demandant une centaine de fois « Ca va ma chérie ? ». Elle était fatiguée et alla se coucher mais les images de son agression la hantait. Pourtant ses yeux se fermèrent et elle s’endormit très vite.




 

Aujourd’hui elle n’avait pas cours. Mais c’était le grand jour, ce soir il y avait la soirée du lycée. Mais elle n’avait pas très envie de répéter. Elle alla au pont qu’elle aimait tant à neuf heures du matin, il n’y avait personne. Elle posa ces deux mains sur la barre du pont. Elle regardait en bas. Le courant était fort et emportait tout à son passage sauf les rochers. Beaucoup avait fait du kayak ici mais la mairie l’avait interdit car c’était très dangereux et certains étaient décédés en tombant projetés par l’eau sur les rochers. C’était effrayant mais Maia aimait tellement cette endroit et ca l’inspirait beaucoup. Elle ne pouvait s’empêcher de répéter les musiques dans sa tête. Tout devait être parfait pour le concert même si elle était encore sous le choque à cause de son agression.
Elle se retourna car elle entendit un bruit dans les buissons derrière elle. Elle vit quelqu’un mais à ce moment cette personne partit en courant de l’autre coté et Maia n’eut pas le temps de la voir. En même temps, elle revit les images de son agression et se mit à pleurer. Elle avait peur.

Maia était devant son piano, seule. Antonio l’accompagnait à la guitare à sa droite devant plus de trois cent personnes venues pour faire la fête avant les vacances de noël. Il y a quelques minutes à peine, Maia était encore sûre d’elle mais quand elle monta sur scène et qu’elle vit tout ce monde … sa confiance s’envola en un éclat. Pourtant les gens s’amusaient. Le couple chantait tout en jouant :
« Parce que tu m’aides à rester là,
Parce que tu me fais croire en moi-même
quand personne d’autre ne veux m’écouter.
Parce que tu vis, je vis.
Tu es tout ce que j’ai besoin pour survivre. »

Avant le concert Maia avait dit à Antonio qu’elle voulait parler à Gaby. Et il avait bien vu que depuis le début du concert elle la cherchait dans la salle. C’est pourquoi pendant que Maia chantait cette chanson, il glissa « Gaby Vandera ? Cette chanson Maia l’a écrite pour toi ! ». Maia la remarqua enfin et elle vit qu’elle pleurait et que Joyce la tirait vers la porte pour sortir. Quand Maia ne vit plus sa meilleure amie, elle arrêta de chanter et de jouer. Elle se leva, descendit de la scène et couru dans la foule pour rejoindre Gaby. Mais Antonio continua de jouer, il voulait que Gaby et Maia se réconcilie, il l’avait fait comprendre plusieurs fois aux deux filles séparément.

Quand Maia arriva dehors, elle ne vit pas sa meilleure amie. Elle regarda dans toute les directions mais elle n’était pas là. Pour une fois qu’elle était prête à lui parler ! Elle s’assied donc sur le bord de la route au cas où Gaby reviendrait. Elle y resta bien dix minutes. Et enfin Maia vit revenir son amie avec Joyce. Elle ne pleurait plus mais elle rigolait beaucoup. Quand Gaby arriva au niveau de Maia, elle la regarda, lui sourit et lui dit:
« _ Merci beaucoup pour cette chanson, elle est vraiment très belle !
_ De rien c’est normal, tu es ma meilleure amie, répondit Maia en souriant, mais est-ce que je peux savoir pourquoi tu pleurais dans la salle tout à l’heure ? ajouta-t-elle confuse.
_ Ca ne te regardes pas, s’empressa de répondre Joyce.
_ Je pleurais de joie, cette chanson était tellement magnifique, répondit Gaby en ignorant la remarque de Joyce. Ah et saches que je suis vraiment heureuse pour Antonio et toi même si je n’ai pas pu te le dire avant, dit-elle en regardant méchamment Joyce.
_ Merci, je suis vraiment contente qu’on s’est enfin reparlée.
_ Gaby ! On devait aller chez moi, tu as oublié ?
_ Oui j’arrive. A bientôt Maia, dit Gaby en prenant sa meilleure amie dans ses bras. »

Maia s’apprêta à ouvrir la porte pour rentrer à nouveau dans la salle. Mais Antonio ouvrit la porte de l’intérieur et remarqua immédiatement la sourire sur les lèvres de sa petite amie « Quel beau sourire ! » dit il. Maia lui raconta ce qui c’était passé avec son amie et Antonio avoua qu’il avait parlé à Gaby il y a deux jours déjà parce qu’il voulait qu’elles se réconcilient. Il rajouta aussi cette phrase : « Les personnes que nous aimons, nous les aimons toujours. ». Maia sourit.




 

Maia était heureuse car elle s’était réconciliée avec son amie. Et en plus elle allait dormir chez Antonio, quoi de mieux ? Le père d’Antonio vivait seul avec lui et dès que son fils lui demanda si sa copine pouvait dormir à la maison, il accepta tout de suite. Mais ce n’était pas le cas des parents de Maia, ils avaient beaucoup hésité mais avaient fini par céder car ils aimaient beaucoup Antonio. La jeune fille était déjà venu chez son petit ami, elle se sentait donc à l’aise, comme chez elle. Personne ne pouvait lui gâcher son bonheur.
L’odeur constante d’Antonio la faisait sourire sans arrêt. Elle était comme hypnotisée, comme si on lui avait ordonné: « Ne cesse jamais de sourire ». Cette soirée, elle aimerait la vivre jusqu’à la fin de sa vie. C’était sa meilleure soirée. Encore mieux que celle passée avec sa meilleure amie à regarder des films romantiques à ne plus s’arrêter de pleurer. Elle donnerait tout pour rester auprès de lui plus longtemps encore. Maia pensait que le père d’Antonio allait rester mais il était parti. Et pour toute la nuit.
Cette soirée … les deux amoureux c’étaient promis de ne jamais la raconter à qui que ce soit. C’était leur secret et leur soirée.




 

Toujours heureuse de s’être réconciliée avec Gaby, Maia alla au pont près de chez elle où elle se sentait si bien. Il faisait froid ces jours après noël et il neigeait. La jeune fille était sortie avec un gros blouson et dessous un gilet qui appartenait à Antonio qu'il ne portait plus. Elle contempla d’abord à droite où se trouvait plus loin sa maison. Elle vit son beau-père et sa mère partir en voiture, elle ne leur avait pas dit qu’elle venait là mais ils s’en doutaient. Maia suivait la voiture des yeux puis les détacha pour regarder les arbres. C’était vraiment très calme, il n’y avait aucun bruit. Seul le doux son de la nature, de cette rivière déchainée. Maia prit une grosse bouffée d’air pour profiter de la saison qu’elle préférait. Celle-ci regarda le ciel pour sentir les flocons sur ses joues. Mais sa vue devint flou puis toute noire. Pour se rassurer Maia baissa la tête vers le bas. Elle ne sentait plus rien, ni ses bras, ni ses jambes. Elle sentait à peine le vent se glisser entre ses doigts, dans ses oreilles. Elle entendait un sifflement, les battements de son coeur qui s'accéléraient et qui frappait sa poitrine. Mais ... elle n'avait pas mal. Elle s'imaginait flottant sur un nuage qui se faisait poussé par le vent. Et quand enfin elle retrouvit la vue, elle eut seulement le temps de voir à un mètre d'elle un rocher qui s'approchait. Puis après un gros flash, le noir total.

 
 



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