« Un beau brun ! »


 Maia était silencieuse dans sa chambre obscure un soir de novembre. Elle ne savait comment s’occuper dans la grande maison de son beau-père où elle s’était installée avec sa mère, Estelle, et son petit frère, Ezéquiel, un an plus tôt. Son véritable père avait disparu le jour de la naissance d’Ezéquiel alors que Maia avait à peine quatre ans, ne laissant comme seul trace le déchirement du cœur de sa mère. Mais tout cela était arrivé il y a un peu plus de treize ans et Estelle a eu largement le temps de refaire sa vie avec un homme de confiance, cette fois-ci.
C’était le week-end et toute la famille s’était absentée sauf son demi-frère du même âge qu’elle. Bryan et Maia ne se parlait pas beaucoup, non pas parce qu’il ne s’entendait pas, mais parce qu’ils n’avaient rien à se raconter et avaient des caractères complètement opposés. Maia était couchée sur son lit tout en regardant par la fenêtre si sa mère rentrait. Au bout de trente minutes d’attente elle s’endormit.
Il était sept heures quand sa mère vint la réveiller pour aller au lycée. Quand elle fut prête son beau-père la ramena avec Bryan. Leur maison se trouvait isolé à au moins 500 mètres des autres, séparée par une petite forêt tout autour de la route, mais le lycée se trouvait dans la même ville. Maia regardait par la fenêtre de la Audi q7 de Tristan son beau-père. Elle aimait rêver en regardant le ciel couvert de nuage tout en écoutant de la musique douce. Elle-même jouait du piano et s’écoutait de temps en temps. Elle savait qu’elle était douée mais ne s’en vantait pas. C’est pourquoi la jeune artiste adorait aller au club de musique quand il était ouvert.
Elle sortit de la voiture et tout de suite sa chevelure blonde et bouclé s’envolait dans la même direction que le vent. Comme souvent, beaucoup de filles étaient jalouse d’elle, jalouse de sa beauté, de son teint bronzé comme il faut, des traits de son visage, de sa taille et de son poids parfait (du moins d’après ces filles là). Maia ne se doutait pas de l’admiration que lui portaient toutes ces filles et ne se retournait même pas quand elle les entendait parler. Elle continua son chemin jusqu’à l’entrée principale où l’attendaient ses deux amies. Gaby, la meilleure amie de Maia, aimait qu’on parle d’elle, parfois elle écoutait les conversations des autres élèves pour s’assurer qu’on parlait d’elle, tout le contraire de son amie. Joyce ne fréquentait Maia et Gaby que depuis le début de l’année scolaire en septembre et s’entendait très bien avec elles. Mais elle n’était pas aussi complice avec les deux filles, qu’elles l’étaient entre elles. La sonnerie retentit et les filles allèrent dans leur classe après s’être saluer. Maia était impatiente d’être le soir pour pouvoir aller au club de musique.

En cours de mathématiques le temps ne passait pas et tout les élèves étaient dissipés. Seul Maia était silencieuse, comme elle l’était toujours, elle avait sa tête posée sur son cahier puis on toqua à la porte. A ce moment, il n’y eut plus aucun bruit dans la salle et le proviseur entra avec un jeune garçon, un nouveau au lycée. Gaby regarda Maia et dit en lui faisant un clin d’œil: «Un beau brun !». La jeune fille leva sa tête de la table et se tourna vers la porte pour regarder le nouvel élève qui y attendait avec le proviseur. Gaby n’avait pas tord car Maia trouvait qu’il était assez séduisant. Antonio se présenta à la classe, il venait de changer de lycée pour avoir des options différentes mais il habitait depuis toujours dans cette ville. Gaby rajouta « Comment ai-je fait pour ne pas te voir pendant toutes ces années ? », Antonio ne répondit pas.
Après l’heure de mathématiques, Gaby et Joyce coururent vers Antonio pour lui parler mais Maia ne les suivit pas. Elle connaissait très bien sa meilleure amie. Comme à chaque fois Gaby disait d’abord « Qu’est-ce qu’il est beau », ensuite elle l’harcèlera presque pour avoir des informations sur lui, elle dira qu’elle l’aime jusqu’à qu’elle voit un autre garçon et que tout cela recommence encore et encore. C’est sa meilleure amie après tout, elle la connait par cœur. Maia préférait aller manger en attendant que Gaby et Joyce eurent fini de parler à Antonio.
Peu de temps après que Maia fut installer à la cantine du lycée, Joyce et Gaby revenait, accompagner d’Antonio. Ca n’étonnais pas Maia car ca faisait partie de son rituel habituelle. Antonio la salua puis s’asseyait à la table. « _ Je suis content que vous êtes venu me parler, j’avais peur d’être seul pour mon premier jour dans ce lycée, dit le nouveau.
_ On ne pouvait pas laisser seul un aussi beau garçon répondit Gaby, heuh je veux dire, il n’y a pas de quoi, se rattrapa-t-elle. » Comme souvent, Gaby n’avait aucune gêne mais elle remplissait tout les vides des conversations car c’était elle qui la menait. La meilleure amie de Maia étant très enthousiaste et bruyante se faisait remarqué par les personnes assissent à la table d’à coté. Mais elle aimait ca ! On parlait de ses cheveux brun et soyeux qui lui allait jusqu’aux épaules, des gens l’admiraient tout comme d’autres admiraient Maia. On comprenait pourquoi elles étaient toujours ensemble, elles étaient très belle.

« Je vais à mon club, à demain les filles » dit Maia à ses deux amies. Après une longue journée, la jeune fille était très contente de se détendre en faisant de la musique. Ce qu’elle aimait aussi dans cette salle, c’était la baie vitrée où on voyait un beau coucher de soleil de novembre. En arrivant au club, elle s’installa immédiatement devant le piano et commença à jouer la chanson My Immortal d’Evanescence, un de ses groupes préférés. En même temps Antonio entra dans la salle avec une guitare sur le dos. Il attendit d’abord derrière Maia qu’elle ait fini, elle ne l’avait ni vu ni entendu. Mais dès qu’elle eut fini, elle recommença à jouer la même musique. Antonio était entrainé dans cette mélodie qui rendait celle qui jouait encore plus belle. Il s’approcha et s’assit à coté de Maia qui ne tourna même pas la tête vers lui. Il joua alors la même musique mais dans les graves sur le même piano. Maia continua à jouer comme si elle ne l’avait pas vu. Ils avaient tout deux l’air d’un couple, comme si ils s’étaient entrainés pendant des mois pour la représentation de ce titre. Tout deux se sentaient bien, ca se voyait, ils souriaient sans même s’être parler. Le morceau terminé, Antonio regarda Maia et lui dit « _ C’était vraiment magnifique, tu es vraiment douée pour le piano tu sais ?
_ Merci, à ce que je vois toi aussi et tu fais de la guitare ?
_ Oui j’ai commencé il n’y a pas longtemps mais je fais du piano depuis que j’ai cinq ans. Bref ce n’est pas très intéressant. Vu que demain on finit plus tôt ca te dirait d’aller manger une glace ?
_ Ce n’est pas trop la saison mais j’accepte l’offre, répondit Maia en souriant timidement. Mais par contre, il faudra que Gaby vienne. On peut pas dire qu’elle t’a raté ! Plaisanta-t-elle. » Antonio opina de la tête.
Cela faisait cinq minutes que son beau-père l’attendait dans la voiture. Maia et Tristan s’entendait bien, assez pour qu’elle l’accepte comme beau-père.

En cette fin de mois de novembre, la neige était déjà prête à tomber et Maia a toujours aimé la neige. Alors elle l’attendait, elle a souvent rêvé qu’elle embrasserait son premier vrai petit ami sous la neige. L’histoire d’amour classique en fait. Le jour où elle a fait son premier concert de piano, il neigeait et elle en a garder un très beau souvenir. Et donc à chaque fois qu’il neige, elle se rappelle son interprétation.
En arrivant chez elle et après avoir salué sa mère elle alla directement dans sa chambre où se trouvait son piano blanc. Ca lui avait tellement fait plaisir de jouer avec Antonio qu’elle voulait à nouveau jouer. Elle s’assied alors sur le banc assorti à son piano et joua. C’était une sensation étrange, elle ne pouvait s’empêcher de penser à Antonio. C’était la première fois que ca lui arrivait, elle avait l’impression que quelqu’un était assis sur son cœur, que quelqu’un le compressait. Ce quelqu’un était-il Antonio ? Elle ne pouvait expliquer ce qu’elle ressentait à ce moment. Ces sentiments avaient pris le devant par rapport à elle, ne pouvant plus les contrôler.
Elle était pressée d’être à demain pour le revoir.

 

 



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